Depuis toujours, il y a eu un appareil photo dans ma vie. Et même avant moi.
Grâce à mon arrière grand-père qui avait pu - exceptionnel pour ce 20e siècle naissant - acquérir un boitier argentique personnel, je me suis plongée très tôt dans des albums de clichés jaunis où l’on voyait ma grand-mère et ses frères et sœurs - alors enfants - effectuer des pyramides humaines sur la plage et d’autres acrobaties, précieux témoignages d’une vie quotidienne documentée de l’intérieur et rares pour l’époque.
Je nais en 1987, à Nancy. Mon père documente nos vacances en Provence, goûters d’anniversaires, chasses aux œufs, réveillons de Noël, …
Lorsque l’on m’offre un petit boîtier Panasonic, puis Leica, je me mets moi aussi à prendre en photo ma vie d’enfant, puis d’adolescente en Lorraine.
Premières photos de groupe de mes peluches, paysages flous ardéchois, premières cigarettes dans la cour du lycée, les yeux de mes amies noircies de khôl et corps changeants dans un vestiaire avant un cour de gym. Ce sont mes premiers portraits. L’humain s’impose comme source d’inspiration.
Depuis mon enfance je baigne dans le théâtre. C’est le métier de mes parents, puis le mien dans les premières années de ma vie d’adulte.
Je découvre la poésie de l’intime et la puissance de l’instant.
La photo s’impose à moi par étapes, me fait grandir, comble mon besoin de créativité et me donne l’impression de flirter avec le vivant, le sensible, le subtil. Avec les lignes de la vie. Mais aussi avec ses interlignes.
Depuis 2012, je documente les évènements de vie des personnes qui me le demandent. Que ce soit de grandes occasions ou des moments plus quotidiens.
Aujourd’hui j’ai travaillé pour des familles, des artistes, des artisan.e.s, des couples, des entreprises, des auto-entrepreneur.e.s, des doulas, j’ai vu des enfants naître et des mères aussi, je suis montée sur des tables, des chaises, des canapés, des escabeaux, des épaules, un échafaudage, j’ai shooté 3 chorégraphies de Dirty Dancing, j’ai craqué des fumigènes dans un parc privé à Versailles, et aussi dans une cité à La Courneuve, j’ai assisté aux noces de Leia et Luke Skywalker, mais ielles n’étaient pas celleux que l’on croyait, et j’ai vu beaucoup de tendresses, d’amour et de joie.
Hâte de vous rencontrer.
Marie
Je rencontre ensuite le monde de l’humanitaire, et je travaille pour Médecins du Monde depuis plus de 15 ans.
J’y comprends l’importance de l’approche journalistique et la nécessité du témoignage.
crédit: Julie Reggiani Mouamma